• René s'endort dans les cagoinces, stupéfiant d'éternité.

    Au réveil il aura à coeur de débiter par tranches liquides le petit violet et d'encaisser le gras du jambon en faisant des pets entre ses cuisses.

    René est un salopard, stupéfiant de caisses consignées.

    Au réveil il aura à coeur de branler Joe le chien méphitique, l'horreur des horreurs consentantes.

    René est un homme d'amour, l'amour des bêtes de somme.

    Au réveil il aura à coeur de dire non au miroir.

    René a peur de son ombre pleine de peine à voir.

    Au réveil il aura à coeur de souffrir parce qu'il ne sait pas aimer.

    René en sa longue guerre intime pleine de mots massacrés.

    Au réveil il aura à coeur d'ouvrir la fenêtre et d'imaginer l'ultime vol des oiseaux de mer.

    votre commentaire
  • L'ile petite agraphe chlorophylle
    et des sauts dans la mer pour énoncer l'histoire
    la vague roule sur l'ombre de l'homme
    lui sa chair ses ossements son cri sont là
    quelque part sous la terre
    l'ombre demeure
    l'ombre esquisse la mémoire
    le retour natal des déportés
    par l'esprit recouvré porté par le vent des mondes nus
    je voudrais baiser le front de l'homme de chair
    éclaicir avec lui l'horizon et plus loin
    murmurer Afrique mère d'arrachements
    matrice sang des morts.

    votre commentaire
  • Sur ton ventre ma langue pansement nomade circonflexe et juteuse qui se serait mordue avant de lécher les tours de ronde chair de ce monde entrouvert monté sur pilotis autour de la verge hasardée là sur le trait vulvique éveillé à la marée ascendante des mains pleines de doigts qui pensent et qui agitent des clochetonnes de foutre blanc cassé couleur aussi des ouvertures probables qui se forment et qui appellent à la concentration des hanches des reins des jouis des entretiens musculeux noués autour des corps en rappel dans ce précipice ce vertige des heures de plaisir que l'horloge aveuglée pense ne plus tenir dans ses tours de lit excité mouvementé  que la nuit duale nue chuchote comme une ancienne blessure qui viendrait réveiller des temps de lâcheté d'abscence d'abandon mais là il n'est l'heure que de s'aimer de s'aimer de s'aimer jusqu'à la signature copule oh non d'amour copule oh non de fusion euh euh je ne sais je ne sais tant je sais que rien n'est pérenne sinon la séparation toujours en mouvement.

    votre commentaire
  • "Merde à dieu" chuchote t'il en se reslipant abondamment.
    René se tire bouchonne, s'engonce une boutanche dans la raie des lèvres, il avale sans mâcher le bougre.
    Les heures passent trébuchantes titubantes étouffées, les murs prennent la parole.
    "C'est l'heure de te faire mettre René" ricane la voix de Mathurin l'énucléaire.
    "C'est l'heure de passer à l'andouille de lémure" répond René fin bourré.
    Les heures passent, pleureuses, sinueuses, mordues.
    La guerre viendra bientôt pleine de noeuds incendiés et de mots indescents.
    La guerre viendra bientôt prendre les solitaires, les décavés.
    René s'en branle puisqu'il est mort.

    votre commentaire
  • Fut-elle cette détresse à laquelle la voix renonce
    et au milieu du lac
    glacis des incompréhensions
    j'ai pris du temps à sa mort annoncée
    pour renoncer moi même à l'exploration de la vie
    la peur? oh la peur d'être aimé
    parce que tout est renoncement
    usure des édifices
    étalement des silences obscurs
    obsolescence des regards
    elle est morte sous les cadavres de fleurs.

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires