• Avec ma gueule jurassique défoncée par l'avant

    Mes années de bastringues et mon poignet moulu

    Avec ma grosse tanche qui pue entre les cuisses

    Ma truie qui sue du brou et les noix qui s'envasent

    Avec mes plombes qui shootent les cagoinces 

    Mon tonneau de pétrole qui exerce mes veines

    Avec mes tartafioles qui fouettent entre les dents

    Ma piole qui se fume en attendant l'Godot

    Avec l'ordre du monde qui brûle mes escarres

    Mes alluvions de drogues qui excitent le chien

    Avec tant de conneaux qui branlent les cocottes

    Mon instinct de poireau qui gicle dans la soupe

    Avec le pire des caves qui brulent des cadavres

    Mes assiettes de nouilles qui tortillent des burnes

    Avec tant de misère dans le cri de la mouette

    Mon apprenti cheval qui remue des despotes

    Avec foin de miroirs pour compagnons de rades

    Mon crépi de tendresse vomit sur les tentures

    Avec tout le silence des barreaux de la chaise

    Ma tisane ce soir absout tous mes chenaux. 

     


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  • Tu es mort sur ton échelle de valeurs connes

    Comparant l'ordre et la conscience l'autorité et l'intransigeance

    Tu es un homme distingué des autres tu agis tu disposes tu tranches 

    Tu es de ces individus au parfum double l'un séduit l'autre contamine

    Tu sais gémir dans tes verres d'alcool lorsque le lit est vide

    Tu sais médire les gens toutes affectations confondues

    Celle que tu parfumes n'aura été qu'un tas de viande

    Je le sais puisque je suis celle ci qui te ballades aujourd'hui

    Alors que la nuit tombe et que des couperets cisaillent tes pointures

    Je coupe le téléphone alors que ta voix implore de la bénir.

     


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  • De la déjection l'écriteur

    De la maitrise des arrières bancs le chantre

    Des fonds d'abattoirs le devin

    Je ne crains pas le pire de mes affres ni la parodie d'une condamnation à mort

    J'ai pour moi des poches pleines de vers " en ces lieux de trouvères j'ai pendu un poète..."

    Je ne commence pas mon agonie je la prolonge

    Du bannissement le locataire

    Des corps de pigeons morts l'affamé

    De l'épître aux défunts le messager diffamant

    Je ne sais rien de l'envers des ossements je répugne les anciens vifs

    J'habite une bibliothèque brulée j'épluche le sacré autodafé 

    Dans la mémoire des hommes je me suis révulsé je suis l'agonie de la pendule.

     


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  • Eliana sur le perron de la maison tu fleuris une vieille jardinière

    Tu n'oublies pas qu'il est l'heure de dormir pour les fleurs à peine en chair

    Tu n'oublies pas qu'elles ont pleuré dans bien des jardins éventrés

    La terre est un transport de mort et d'enfant à venir

    Tu arraches quelques planches à un cercueil qui se dore au soleil

    Ta maison est trouée la chambre du petit a besoin d'un peu d'ombre

    Eliana  sur les tombes de tes vifs anciens tu ne renonces pas à prier la lumière d'entrer

    Tu pars en marge du village cueillir des nympheas qui creusent les étangs

    Tu saisis le printemps entre tes mains cireuses le temps te décompose

    Le ciel est un scellé où les poutres majeures s'assèchent et se dissolvent

    Ta maison prend le vent tu ne sais plus pleurer les murs de ton enfance

    Eliana par l'enfant qui s'en va par le soleil qui boit et les années de chiens

    Tu t'endors à midi sur le perron des joies la fleur a sourit dans sa soupière rouillée.


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  • Lorsque j'écris je te dépose minutieusement sur le fin de la marge

    Un temps de belvédère où inquiète tu me regardes partir

    Un signe de la main avant de franchir les colonnes Belles Profondeurs

    Un doigt levé à la surface de l'horizon bousculé par l'étrave du pire littéraire...

    ....La nuit se forge une urne siliceuse où ma main pioche l'encre invisible de ma tête

    A tâtons sur le papier-univers je rampe derrière l'or cérébral charrié par une mule mes intuitions à écrire

    Pris de pitié pour moi je me cache dans une fosse pleine d'agneaux immolés

    J'entend ta voix aveuglée par les incendies de mon front

    Tu hésites à franchir la marge qui te hante tu pleures

    Je m'échine à gratter des sols d'éponges antalgiques je me blesse à l'épreuve des anti-douleurs

    D'autres animaux improbables viennent hanter le voyage où je fais charité de mon corps

    L'impossibilité d'écrire de rénover la pensée factuelle que dire de celle qui conchie des décans

    Je t'entend crier mon nom du kiosque où je t'ai abandonné pour l'oeuvre toussée

    Je rentre pour aimer ton chant de détresse je rentre pour te survivre.

     


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