• Massivement épris de ton trait cellophane je vagis sur le souvenir de tes bains de mer

    Te souviens tu des contres nages opérées près de ton coeur là où le sein transpire

    J'ai gardé la trace de tes morsures et de ce sac d'ongles déchirés dans mon dos

    Flottante parfois comme en jouissance feinte tu as joué bien des scénettes

    Au final marionette dans ton esprit pécunier avec mes grelots gelés pour l'hivernage

    Et le rire parcheminé qui étalait son gras sous ton ventre plein de jus mécanique

    Te souviens tu de cet échafaudage de chair qui branlait au creux de tes mensonges

    Absente souvent comme en fée électrique qui fausserait la nuit pour nier la lumière

    Je demeure sous ton sein distant grossit par le désir d'encore te caresser.


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  • Picre des océans de nage, valise de sucre dans le verre échancré

    Pichet à la sauvette glissé sous la langue du dypso

    Vin jamais conquis en avalasse dans la bonde aérée

    Purée de raisiné broyé sous le palais des rois fainéants

    Carafe au verre teinté des violets d'incendie

    Le quartier boit des cubes et je finis les textes

    Treille par l'avenue en charriot débâché

    Le baron d'Arignac vient souper au gros plant

    Avant lacher de rouge dans la venelle crue

    A boire mes fanfarons, que le corps soit sanctifié.


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  • Un homme courbe marche, tout violet étranglé

    Il patine sur les pierres du chemin étranger

    Etouffe sous la pression des assassins du jour

    Il ploie, cassé par les mains qui le brisent

    Il accélère son pas entre les banians et la chute des feuilles

    Une main le saisit par la hanche et le traine sous les arbres échevelés

    Une autre caresse son dos tandis qu'une autre lui rompt le cou

    Un homme courbe s'étrangle dans le pays où nul ne sait

    Il ramasse une noix et l'avale d'un trait

    Il s'étouffe à nouveau en se précipitant vers la ville fuyante

    Il ne sait des vivants si il demeure le grand Aimé

    Il sombre, et le vent décapite son corps méticuleux.

     


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  • Crois moi les racines du ciel ne sont pas opérantes

    Crois moi encore lorsque j'affirme que les chiens ont perdu leur raison motrice de mordre

    Crois moi le ciel dont il s'agit décampe sous l'orage

    Crois moi encore lorsque je dis qu'enfin les aboiements viendront clore la parole des chiens

    Crois moi la tempête délave le ciel raciné dans la mer

    Crois moi à nouveau lorsque je déclare ouverte la succession des chiens dans l'ordre de la Grande Niche céleste

    Crois moi le ciel porte sur lui une peau de canin alors que l'ouest plus qu'outré ferme son oeil de cyclope.


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  • Si Francis Meredeeth m'était un inconnu j'aurais puisé dans mon seau dypsomane pour y trouver la trace d'un grand buveur urbain afin de compenser cette absence trop lourde à porter les nuits d'hiver où Londres pue comme un éventré. Mais le privilège même instable de l'intimité avec l'homme me donne puissance et gloire au ban des accusés de l'histoire, des idéologues chargés de convoyer les idées les plus noires et les plus éthérées qu'un homme puisse charrier par les venelles grouillantes de laudateurs. Meredeeth sans ciller aura accompagner ma vie de romantique par sa verve sonore et son discours repu aux tavernes de Cheeplensdale road dont j'ai le souvenir, vingt ans après sa mort par pendaison applaudie, d'une intelligence huileuse et d'une humeur courtoise sans pareille sous les ors de la littérature anglaise de cette époque. Francis Meredeeth demeure à mes yeux le plus grands des poètes hermétiques, insaisissable en ses repères voutés où le vin était de l'encre et l'encre une ligne révolutionnaire.


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