• Je ne sais qu'écrire, trop distrait par les paroles bues  à la bouche de l'ami. J'allonge deux lignes du livre d'arbre noeud, relève le museau, questionne le ciel décidément trop beau qu'un oiseau s'y est coulé. Les paroles pleuvent comme l'alcool, les enfants du balcon se tordent dans le vide. L'homme qui parle déride le jour déclinant. Je ne sais qu'écrire parce qu'écrire est vain plongé dans la vie et je ne veux pas être maître de l'ombre. Le jour ploie, la ligne de crête noircie la ville, il est des sérénités tant attendues qu'elles n'osent à peine prononcer le peu de leur jouissance.

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  • Les mots sont précaires
    liquides sur la route
    comment oserais je les écrire
    sans les trahir demain.

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  • nuit
    une main dans l'assiette, un rond de serviette roule sur le carrelage
    la langue transie lèche le fond de l'impasse
    le ventre ouvert sur le pré noir manoir des doigts pleins de bile
    l'épaule vagabonde sur une écharpe lisse, creuse, blème
    la bouche, la bouche, alvéolée pleine de tissu acreux
    le cou sanglé dans le cuir des élevages d'hier, abattoir
    le sein à gauche des fleurissements d'iode et d'écume
    le dos mappemonde simule un voyage épistolier, écrivez le
    les fesses, ah les belles fesses outrées à l'heure des sodomies
    les pieds quai quai course des arrêts d'horloge et des départs de lit
    les cuisses intérieur cour et pose du souffle sur la peau votive
    le sexe en fuite dehors emmure les lamentations violettes du mort.

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  • Retour du lagon,
    marée haute de jeux enfantins,
    déconnante sur le sable,
    soleil sur la peau orangée..

    La chaleur gagne l'ile, les verts disputent aux bleus l'espace liquide et minéral, l'océan indien déroule des vagues outremers , mon regard se pose sur l'horizon qui chute;là bas, de l'autre coté du monde, des petites joies m'envahissent, un bien être qui m'éloigne de mes folies narratives, de ces clefs qui oeuvrent dans mon cortex pour déchiffrer des pontes nocturnes de lémures. Ils reviendront ce soir mais avant, j'aurais pris plein de beau et de tendresse auprès de mes petits.


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  • Couché tard, engoncé dans le verrou rectal du monde, traque de lémures, de goules invisibles, pressenties sur le ventre, un bande d'arracheurs d'illusions qui ne se couchent jamais. J'en ai choppé un cette nuit dans les chiottes, un soupeur de bas quartier de viande entrain de se faire une ventripotée de papelards fécaux. Je l'ai noyé dans son jus,oh il a bien rué des pattes arrières mais en vain,il a bu toute la lie.
    je sors au boulot (oh le gros mot), en préparation d'une expo land'art de sculptures avec des gamins, on va jouer avec une forêt. Respiration, oxygène, chlorophylle sur les pentes de la montagne réunionnaise. Apaisement.
    Salut fraternel.

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